A cette question posée à ses parents, à son chat confident, à son miroir et à divers hauts personnages représentant l’autorité, le savoir, le pouvoir et le spirituel, Radhija n’obtient pas de réponse satisfaisante.
Pourtant, sa quête enfantine sera fructueuse dans le sens où son questionnement va gagner en profondeur et nourrir le cheminement de sa pensée.
La narration de Thierry Lenain marque subtilement cette progression par le passage au mode présent et à l’usage de verbes d’actions.
Radhija se demande alors si elle est libre de changer le rêve de celui qui la rêve, de désobéir, de changer le monde.
Seul l’écrivain, dernier personnage rencontré, va lui apporter un éclairage différent, source à son tour de questionnements… telle une petite ritournelle.
Les aquarelles vaporeuses de Irène Bonacina aux teintes ocre, rouge, verte et bleue : couleurs du système solaire dialoguent admirablement avec le texte. Les personnages sont tantôt auréolés d’un halo de lumière tantôt d’un rideau de couleur exprimant respectivement l’ouverture et l’ignorance jusqu’au point de rencontre d’un petit rond et d’un grand carré.
Les pages au grammage épais telles des feuilles de dessins sont très légères et agréables à tourner.
Un magnifique ouvrage de création philosophique et artistique autour de la question grave du sens de la vie, de la mort (qui se profile derrière l’achèvement du rêve) que les jeunes enfants ne manquent pas de poser aux adultes soudain…. muets.
Ouvrage lu dans le cadre de l’opération « La Voie des Indés». Avec tous mes remerciements pour cette très belle lecture.
Et un grand merci à Régine pour sa chronique !
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