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Orties, rêve d'un songe en lettres de feu.



Ce poème fait écho au roman "la maison aux orties" où j'ai retrouvé le même hommage poignant de Vénus Khoury-Ghata à sa famille et à son enfance dans un village du Liban.

La grande inspiratrice de l'écriture  flamboyante de l'auteure  est  sa mère défunte très présente dans ses nuits sans sommeil :

"Penchée au-dessus de mon épaule
la morte analphabète surveille ce que j'écris
chaque ligne ajoute une ride à mon visage".

Arrive le personnage principal du texte, principal parce qu'il se fait entendre par ses bruits et sa colère   "la colère du père renversait la maison nous nous cachions derrière les dunes pour émietter ses cris" ;

Les doigts effleurent la cicatrice  douloureuse laissée par la mort d'un frère fragile dont la fibre poétique a été violemment atrophiée ;

Les mots écrits sur la page  unissent dans le prisme de l'écriture  trois sœurs touchées par l'embrasement de  la folie :




"Trois sœurs réunies en une seule qui tient la plume
la fait courir sur la page
et la page se met à parler
la page dit :
encrier renversé
lampe brisée
pétrole en flammes
incendie (...)"

Les mots coulent à l'encre rouge des peines et des souvenirs d'enfance indissociables de la guerre et de la violence.
Oscillation constante entre Orient et Occident où la langue universelle deviendrait celle  des billes de verre qui tintent dans les poches des enfants.

Sur la page blanche, les fantômes des disparus tracent des courbes et des traits, guident la narratrice vers un horizon de lumière.
Vers un jardin de mûriers arraché des orties envahissantes aux feuilles  piquantes :

"je sarcle
élague
arrache
replante dans mes rêves
le matin me trouve aussi épuisée qu'un champ
labouré par une herse rouillée".




Zakuro

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