En Antarctique, quelque part.
Enfoui sous la glace, aux abord d'un artefact aux allures de vaisseau spatial, des scientifiques découvrent un corps congelé — gisant là, sans doute, depuis des millions d'années. Un corps résolument inhumain. Résolument… autre. Le choix est alors fait de ramener la stupéfiante découverte à la station pour étude. Doucement, la gangue de glace autour de la créature commence à fondre, libérant peu à peu cette totale étrangeté à l'aspect terrifiant. Et les questions de traverser l'équipe de chercheurs : qu'est-ce que cette chose ? Comment est-elle arrivée là ? Et après tout, est-elle seulement morte ? N'ont-ils pas mis au jour la plus épouvantable des abominations — une horreur proprement cosmique ?
Récit haletant paru en 1938, proposé ici dans une nouvelle traduction, La Chose est un immense classique de la science-fiction mondiale. Porté à l'écran à trois reprises, ce court roman pose les bases du récit de SF horrifique.
Quand on évoque les récits horrifiques du début du XXème siècle, on pense généralement d'abord à Lovecraft - d'autant plus que ses multiples rééditions sous forme de beaux livres, mangas ou albums lui donnent un regain de popularité. Si des similarités existent entre les récits de Lovecraft et la nouvelle La chose, la différence tient surtout au fait que l'histoire de Campbell s'inscrit dans la SF : l'existence de la bête trouvée par l'équipe de scientifiques dans les glaces de l'Antarctique (qui, soit dit en passant, est le même lieu où se déroule l'intrigue des Montagnes hallucinées de Lovecraft) tente d'être expliquée scientifiquement. Si le peu de connaissances scientifiques que je possède me rend bien incapable de déterminer si ces explications sont plausibles ou non, l'exercice reste admirable.
Mais l'histoire reste un récit horrifique : des scientifiques trouvent un monstre, probablement venu d'une autre planète, figé dans la glace depuis des millénaires. Ce presque-cliché a assez bien été exploité dans de multiples médias littéraires ou audio-visuels : le lecteur sait très bien que la chose va revenir à la vie à mesure que sa décongélation prend place. Pourtant, là où l'on pourrait s'attendre à des courses-poursuites à la Alien et à de bonnes doses d'hémoglobine, le récit va plutôt virer vers la tension psychologique : le vrai pouvoir du monstre est plus subtil (révéler ce qu'il est tiendrait probablement du spoiler pour ceux qui ne connaissent ni cette histoire, ni ses nombreuses adaptations), et le huis-clos induit par le lieu de l'intrigue qu'est une base scientifique perdue en plein Pôle Sud aide à faire monter l'angoisse.
La chose n'est donc pas de ces récits d'horreur qui verse dans le gore et le malsain. Le côté horrifique se trouve plutôt dans l'incertitude constante des personnages, et dans ce qui n'est pas ou peu montré. Même si le principe d'une chose inexpliquée retrouvée congelée dans les glaces a depuis été exploitée de nombreuses fois, l'histoire n'a pas vieilli d'un pouce et cette nouvelle parution (excellement re-traduite pour l'occasion) est une belle occasion de découvrir ou re-découvrir ce classique de la SF.
La chose
John W Campbell
Le Bélial - Collection Une Heure Lumière
9.90€
Enfoui sous la glace, aux abord d'un artefact aux allures de vaisseau spatial, des scientifiques découvrent un corps congelé — gisant là, sans doute, depuis des millions d'années. Un corps résolument inhumain. Résolument… autre. Le choix est alors fait de ramener la stupéfiante découverte à la station pour étude. Doucement, la gangue de glace autour de la créature commence à fondre, libérant peu à peu cette totale étrangeté à l'aspect terrifiant. Et les questions de traverser l'équipe de chercheurs : qu'est-ce que cette chose ? Comment est-elle arrivée là ? Et après tout, est-elle seulement morte ? N'ont-ils pas mis au jour la plus épouvantable des abominations — une horreur proprement cosmique ?
Récit haletant paru en 1938, proposé ici dans une nouvelle traduction, La Chose est un immense classique de la science-fiction mondiale. Porté à l'écran à trois reprises, ce court roman pose les bases du récit de SF horrifique.
Quand on évoque les récits horrifiques du début du XXème siècle, on pense généralement d'abord à Lovecraft - d'autant plus que ses multiples rééditions sous forme de beaux livres, mangas ou albums lui donnent un regain de popularité. Si des similarités existent entre les récits de Lovecraft et la nouvelle La chose, la différence tient surtout au fait que l'histoire de Campbell s'inscrit dans la SF : l'existence de la bête trouvée par l'équipe de scientifiques dans les glaces de l'Antarctique (qui, soit dit en passant, est le même lieu où se déroule l'intrigue des Montagnes hallucinées de Lovecraft) tente d'être expliquée scientifiquement. Si le peu de connaissances scientifiques que je possède me rend bien incapable de déterminer si ces explications sont plausibles ou non, l'exercice reste admirable.
Mais l'histoire reste un récit horrifique : des scientifiques trouvent un monstre, probablement venu d'une autre planète, figé dans la glace depuis des millénaires. Ce presque-cliché a assez bien été exploité dans de multiples médias littéraires ou audio-visuels : le lecteur sait très bien que la chose va revenir à la vie à mesure que sa décongélation prend place. Pourtant, là où l'on pourrait s'attendre à des courses-poursuites à la Alien et à de bonnes doses d'hémoglobine, le récit va plutôt virer vers la tension psychologique : le vrai pouvoir du monstre est plus subtil (révéler ce qu'il est tiendrait probablement du spoiler pour ceux qui ne connaissent ni cette histoire, ni ses nombreuses adaptations), et le huis-clos induit par le lieu de l'intrigue qu'est une base scientifique perdue en plein Pôle Sud aide à faire monter l'angoisse.
La chose n'est donc pas de ces récits d'horreur qui verse dans le gore et le malsain. Le côté horrifique se trouve plutôt dans l'incertitude constante des personnages, et dans ce qui n'est pas ou peu montré. Même si le principe d'une chose inexpliquée retrouvée congelée dans les glaces a depuis été exploitée de nombreuses fois, l'histoire n'a pas vieilli d'un pouce et cette nouvelle parution (excellement re-traduite pour l'occasion) est une belle occasion de découvrir ou re-découvrir ce classique de la SF.
La chose
John W Campbell
Le Bélial - Collection Une Heure Lumière
9.90€
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