Ce
n’est un secret pour personne : malgré un léger mieux, les
minorités peinent à trouver des personnages qui leur ressemblent en
littérature jeunesse. Née en 1992, Laura Nsafou se heurta elle aussi au problème.
C’est donc à 12 ans qu’elle commence à écrire, et à 20 ans
que son premier roman est édité. Depuis, elle continue à écrire,
que ce soit à travers son blog Mrs Roots qui
aborde notamment le sujet de l’afroféminsime, ou à travers
d’albums jeunesse. Trois d’entre eux sont édités chez
Cambourakis et valent grandement le détour.
Comme un
million de papillons noirs
Inspiré d’une citation de
Toni Morrison dans Délivrances, « ses cheveux,
semblables à un million de papillons noirs endormis sur sa tête »,
l’album raconte l’histoire d’Adé, dont les cheveux crépus
attirent les moqueries de ses camarades de classe. C’est sa maman,
puis tous les membres de sa famille, qui la rassureront en comparant
ses cheveux à un envol de papillons noirs, et qui lui apprendront à
s’aimer comme elle est.
Un très bel album sur la
différence, le racisme et l’acceptation de soi.
Le chemin de Jada
Iris et Jada sont deux sœurs jumelles,
semblables en tous points si ce n’est la couleur de leur peau :
« Celle d’Iris [est] aussi claire que l’accacia » et
« Celle de Jada, aussi foncée que le cacao ». Pour cela,
Jada est moquée et comparée par sa grand-mère à une « enfant
de la nuit ». Piquée au vif, elle décide alors de rencontrer
ces fameux enfants la nuit, et commence pour elle, mais aussi sa
soeur, une nuit fantastique passée dans la forêt à rencontrer le
Soleil, la Lune et les étoiles…
Même autrice, même
illustratrice et thèmes communs avec le précédent album, mais
cette fois écrit comme un conte aux accents fantastiques, l’album
s’avère agréable et très poétique. « Il y a différentes
façons de briller : comme le soleil, comme la lune ou comme les
étoiles. » (M.P., La Revue des Livres pour Enfants)
La demeure du ciel
Demain, c’est l’anniversaire de la grand-mère de Sofia. Seulement, cela fait quelques temps qu’elle n’est plus là et que, comme les parents de Sofia le disent, elle est « partie au ciel ». Sofia s’interroge : faut-il quand même fêter son anniversaire ? Et si oui, comment faire alors qu’elle n’est plus là ? Sofia s’endort sur le fauteuil que sa grand-mère avait l’habitude d’occuper et, dans ses rêves, sa mamie viendra la rassurer et lui dire c’est qu’elle doit faire.
On
change d’illustratrice pour cet album et le style graphique,
aérien, colle tout à fait au propos du livre et
les illustrations pleine page sont magnifiques. Un album pour aborder
la question du deuil et de la transmission tout en douceur.
Le site de l'autrice
Rencontre avec Laura Nsafou chez Lunii
La page de l'éditeur
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"Pourquoi la diversité en littérature jeunesse est-elle si importante ?"
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