Récit de la chute et de la décadence d'une famille, Mortepeau est un conte noir. Avec Mortepeau, Natalia García Freire nous offre un premier roman gothique qui n'est pas sans rappeler Shirley Jackson ou Daphné du Maurier. Elle y sonde de sombres dynamiques de pouvoir dans une langue envoûtante, proche de la prose poétique - dans un univers qui n'appartient qu'à elle.
Mortepeau
est un récit étrange et sombre, proche d’un conte gothique.
Lucas, le narrateur, revient dans la maison familiale après en avoir
été chassé par deux inconnus. Les mêmes inconnus qui, un jour,
sont arrivés de nulle part et ont été hébergés par le père de
Lucas, bouleversant ainsi l’ordre familial.
De l’époque
d’avant, il ne reste plus grand-chose. Son père ? Mort et
enterré dans le jardin – c’est d’ailleurs à lui que Lucas
s’adresse tout au long du récit. Sa mère ? Précipitée dans
un sombre destin, elle n’est plus là pour entretenir le jardin,
autrefois luxuriant, qui est désormais envahit de mauvaises herbes
et laissé à l’abandon. C’est elle qui avait donné à Lucas un
intérêt pour la botanique et pour les insectes, deux mondes dont la
présence est permanente dans le récit. Chaque page est sensorielle,
entre la terre qui colle aux pieds, la poussière qui vole, les
insectes qui grouillent à chaque page, donnant au tout une
atmosphère très particulière.
Le
récit alterne entre flash-back et présent, jusqu’à sa fin
inéluctable, en abordant
d’autres thèmes : le
passage à l’âge adulte, la
maladie (physique ou mentale),
l’influence de la religion sur la vie du narrateur et de sa
famille, et l’on en vient à
frôler le fantastique par endroits.
Si l’ambiance très
particulière du livre ne plaira sans doute pas à tout le monde,
Mortepeau est toutefois une de ces sorties de la rentrée littéraire
qui mérite qu’on lui donne sa chance.
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