Seanan McGuire a notamment écrit, sous le pseudonyme de Mira Grant,
la série Newsflesh éditée chez Bragelonne puis chez Folio SF ,
histoire de post-apo à base de zombies vécue par une blogueuse
journaliste.
Cette nouvelle série, Les enfants indociles, a
rencontré un vif succès outre-Manche et le premier tome a notamment
été récompensé par les prestigieux prix Hugo, Nebula, et Locus.
Les portes perdues est donc le premier livre de la série, le seul à
être traduit pour l’instant en français. Ce premier tome peut
néanmoins se suffire à lui-même, et les autres volumes peuvent se
lire indépendamment les uns des autres.
Les enfants
indociles, ce sont des enfants qui, un jour, ont trouvé une porte
menant vers un autre monde. Certains de ces mondes évoqueront au lecteur des
contes bien connus, ou des univers mythologiques. Problème :
ces enfants en sont revenus et, profondément transformés, déçus
d’être rentrés, ils n’aspirent qu’à y retourner. Leur
entourage ne les comprend plus, pensent qu’ils sont traumatisés ou
fous, et c’est ainsi qu’ils sont envoyés à l’école d’Eleanor
West qui prétend pouvoir aider ces enfants à se réadapter
socialement. Ce qu’Eleanor West ne dit pas à ces familles
désespérées, c’est qu’elle a elle aussi un jour trouvé sa
porte.
C’est dans ce contexte que Nancy arrive dans
l’institution, et c’est alors qu’une série de meurtres
commence à se produire. Elle et ses nouveaux camarades se mettent
alors à chercher le coupable.
On pourrait croire que
l’histoire s’adresse à la jeunesse ; il n’en est rien.
Les meurtres sont brutaux, sanglants, décrits sans fioritures ou
états d’âmes. Ces enfants, transformés par leur séjour dans un
autre monde, sont bizarrement adultes, et ont la plupart du temps des
lubies propres à l’univers dans lequel ils se sont retrouvés –
on pense notamment à Jack qui a une certaine passion pour l’anatomie
humaine, et les cadavres... On est donc loin, très loin d’un conte
de fées ou d’une école façon Harry Potter. L’ambiance est
sombre, glauque, on navigue très souvent entre réalité et onirique
dans ce huis-clos qu’est l’institut.
Les personnages sont
tous hauts en couleur et ont leur personnalité propre – c’est
même très habile, considérant que le livre fait 194 pages. Si l’on
est familier du genre, le coupable se devine peut-être un peu trop
vite, mais le chemin parcouru reste très agréable. Reste un style
percutant propre à Seanan McGuire, qui est un peu la cerise sur le
gâteau. Un très bon livre à découvrir !
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