Olivia est une adolescente qui, abandonnée à la naissance, ne
connaît du monde que l’orphelinat où elle a grandi. Muette, elle est aussi
capable de voir ce qu’elle appelle des goules – des fantômes en
somme. La seule chose
qui lui reste de sa mère est un journal, parfois cryptique et
constellé de dessins indéchiffrables. Il contient entre autres un
conseil : Olivia sera en sécurité tant qu’elle restera
éloignée de Gallant. Et alors qu’elle pensait n’avoir aucune
famille, voilà qu’elle reçoit une lettre de son oncle qui
l’invite à venir vivre avec lui, dans son manoir, qui se nomme
Gallant. Ravie toutefois de pouvoir quitter l’orphelinat, Olivia
perd vite ses illusions lorsqu’elle reçoit, au manoir, la nouvelle
que son oncle est mort ainsi qu’un accueil glacial de la part de
son cousin. Elle remarque également que le mur en ruines qui longe
le jardin de la propriété semble être au centre de la vie des
habitants du manoir...
Gallant est un roman très
atmosphérique et très vivant dans ses descriptions – il est de ce
point de vue une réussite. Là où l’orphelinat semble toujours
voilé d’une brume grisâtre, Gallant et son jardin est longuement
décrit comme un endroit coloré – ce jeu de couleurs est
d’ailleurs justifié par la suite de l’histoire. L’autre monde,
celui de l’autre côté du mur, est par contraste sombre et
uniforme. Olivia est un personnage fort et attachant, avec un lourd
héritage qu’elle apprendra à comprendre au fur et à mesure de
l’histoire, de par ses découvertes et une meilleure compréhension
du journal de sa mère - omniprésent au point que plusieurs pages,
graphiquement agréables à l’oeil, en soient reproduites dans le
livre. Sa capacité à voir les goules, dans un monde en lisière du
nôtre, rend l’atmosphère particulière et pesante. Les autres
personnages sont réussis, du cousin pour lequel la responsabilité
du manoir pèse de plus en plus, au couple de domestiques
attachants.
Si la fin est peut-être un peu expéditive,
Gallant est un roman qui suivra le lecteur bien après avoir fini le livre.
Gallant - VE Schwab - 376 pages
Traduction de Sarah Dali ; Illustrations de Manuel Sumberac
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