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Le bleu des abeilles, Laura Alcoba, Editions Gallimard


Bleue, la distance qui sépare une petite fille de 10 ans réfugiée en France de son père emprisonné en Argentine ;
Bleu, lien epistolaire en langue espagnole qui les unit ;
Bleue, voyelle finale "indispensable et silencieuse" de la langue française.

"Le français est une drôle de langue, elle lâche les sons et les retient en même temps, comme si, au fond, elle n'était pas tout à fait sûre de bien vouloir les laisser filer-je me souviens que c'est la première chose que je me suis dite".
Dans ce roman délicat et âpre à la fois, Laura Alcoba dévoile l'apprentissage et "l'immersion" dans la culture française d'une petite fille enchantée et étonnée.
Qui grandit vite aussi et ne sait pas comment l'expliquer "j'étais déjà en train de devenir quelqu'un d'autre".

L'hiver 1979 dans la banlieue de Blanc-Mesnil où la narratrice rejoint sa mère est cette période de questionnements et d'expériences pour trouver dans "les tuyaux" labyrinthiques du corps cet enchaînement parfait de la pensée à la parole, le maniement aisé d'un langage naturel sans traduction.
Une petite fille qui écrit à son père toutes les semaines mais préfère se taire pour ne pas dévoiler son accent.
L'enfant lit aussi énormément ; Des livres que lit son père en prison comme l'ouvrage de Maeterlinck dont elle trouve en France un vieil exemplaire.

Des livres en langue française comme "les fleurs bleues " de Raymond Queneau choisi pour le e muet "j'aime ces lettres muettes qui ne se laissent pas attraper par la voix, ou alors à peine" dont elle est fière de terminer la lecture malgré les difficultés de compréhension.
La dernière phrase du roman de Laura Alcoba est aussi la dernière phrase de Raymond Queneau qu'elle traduira pour son père en espagnol.
Une phrase emblématique de leurs correspondances.



Zakuro

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