El « Galadriel » Higgins est élève à la Scholomance,
une école de magie bien cachée qui reçoit tous les jeunes
magiciens en puissance, et si l’on fera tout de suite un
rapprochement bien naturel avec Harry Potter, on ne peut être plus
éloigné de l’ambiance de la célèbre saga.
A la
Scholomance, il n’y a pas de professeur. Les devoirs apparaissent
tout seuls sur la table, les leçons de langue consistent à étudier
la grammaire tout en ayant une voix sortie de nulle part qui vous
susurre dans l’oreille dans la langue concernée. Et surtout,
l’école est peuplée de monstres qui n’hésitent pas à sauter
sur les élèves à la première occasion. Et on est loin de Peeves
et de ses jets de craie sur les élèves les moins vigilants ;
on parle ici de blessures, de mort en bonne et due forme, de
tentacules qui se cachent dans le porridge du buffet du matin, de
monstres déguisés en chaises qui attaquent dans l’atelier, de
bestioles vicieuses qui se cachent dans le moindre recoin des
chambres. Être élève dans cette école exige une vigilance
constante (*clin d’œil appuyé*), en plus d’un travail
colossal.
L’école est en effet douée de ce qui semble être
une volonté propre et prend un malin plaisir à orienter votre
cursus scolaire en fonction de vos actions. Ayez le malheur de vous
pencher un peu trop sur un livre écrit en mandarin, elle en déduira
qui vous étudiez la langue et vous fournira des devoirs sur le sujet
lors de votre prochain cours. Et que dire de cette bibliothèque dont
les rayonnages s’allongent ou se rétrécissent à l’infini en
fonction de votre attitude envers les livres, ou de l’endroit où
elle veut que vous atterrissiez…
Chaque année, les dortoirs
s’enfoncent d’un cran dans le sol, rapprochant un peu plus les
élèves de la salle des diplômes, seule porte vers le monde
extérieur, où ils pourront retourner à la fin de leur scolarité.
Problème : cette salle est bourrée de monstres, et les heureux
diplômés doivent être très préparés pour réussir à en sortir
en vie. Cela donne lieu à tout un jeu d’alliances pendant la
scolarité, par affinité, mais surtout par puissance : les
meilleurs élèves sont sollicités, et être inclus dans une enclave
– de grandes associations de sorciers, à l’extérieur de l’école
– est souvent le but ultime pour avoir une chance de sortir de
l’école, en plus d’assurer un certain avenir une fois la
scolarité terminée. C’est donc, également, une question de
classes sociales. Et même si les choses sont moins franches que dans
un Battle Royal pur et dur, certains élèves n’hésiteront pas,
pour leur propre survie, à en sacrifier d’autres.
Dans
tout cela, El est une grande solitaire. Élevée loin des enclaves
par sa mère, rejetée par le reste de sa famille à cause d’une
prophétie, elle n’appartient à aucun groupe et s’en satisfait
très bien. Pourtant, son chemin va croiser celui d’Orion, jeune
élève populaire qui passe le plus clair de son temps à essayer de
sauver les autres, y compris El, ce qui l’énerve au plus haut
point. D’autant plus que l’attitude d’Orion casse la dynamique
de l’école : les monstres, n’ayant pas leur tribut
occasionnel au cours de l’année, sont affamés…
Ce
premier tome d’une série encore en cours en VO est surtout
introductif. El est tout d’abord un personnage très renfermé qui
passe le plus clair de son temps à critiquer le reste du monde, mais
son évolution est intéressante et elle devient finalement
attachante. Orion, personnage à la limite du cliché, s’avère
plus profond qu’il n’y paraît. Quant à l’école, elle est un
personnage à part entière, mystérieux, sombre et imprévisible.
Éducation meurtrière est un livre très atmosphérique avec une
mise en place redoutablement efficace. Reste à voir si les deux
autres tomes de cette trilogie se maintiendront au même niveau !
Le site officiel de l'autrice (en anglais)
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