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Education meurtrière- Naomi Novik

 

Education meurtrière - couverture

El « Galadriel » Higgins est élève à la Scholomance, une école de magie bien cachée qui reçoit tous les jeunes magiciens en puissance, et si l’on fera tout de suite un rapprochement bien naturel avec Harry Potter, on ne peut être plus éloigné de l’ambiance de la célèbre saga.

A la Scholomance, il n’y a pas de professeur. Les devoirs apparaissent tout seuls sur la table, les leçons de langue consistent à étudier la grammaire tout en ayant une voix sortie de nulle part qui vous susurre dans l’oreille dans la langue concernée. Et surtout, l’école est peuplée de monstres qui n’hésitent pas à sauter sur les élèves à la première occasion. Et on est loin de Peeves et de ses jets de craie sur les élèves les moins vigilants ; on parle ici de blessures, de mort en bonne et due forme, de tentacules qui se cachent dans le porridge du buffet du matin, de monstres déguisés en chaises qui attaquent dans l’atelier, de bestioles vicieuses qui se cachent dans le moindre recoin des chambres. Être élève dans cette école exige une vigilance constante (*clin d’œil appuyé*), en plus d’un travail colossal.

L’école est en effet douée de ce qui semble être une volonté propre et prend un malin plaisir à orienter votre cursus scolaire en fonction de vos actions. Ayez le malheur de vous pencher un peu trop sur un livre écrit en mandarin, elle en déduira qui vous étudiez la langue et vous fournira des devoirs sur le sujet lors de votre prochain cours. Et que dire de cette bibliothèque dont les rayonnages s’allongent ou se rétrécissent à l’infini en fonction de votre attitude envers les livres, ou de l’endroit où elle veut que vous atterrissiez…

Chaque année, les dortoirs s’enfoncent d’un cran dans le sol, rapprochant un peu plus les élèves de la salle des diplômes, seule porte vers le monde extérieur, où ils pourront retourner à la fin de leur scolarité. Problème : cette salle est bourrée de monstres, et les heureux diplômés doivent être très préparés pour réussir à en sortir en vie. Cela donne lieu à tout un jeu d’alliances pendant la scolarité, par affinité, mais surtout par puissance : les meilleurs élèves sont sollicités, et être inclus dans une enclave – de grandes associations de sorciers, à l’extérieur de l’école – est souvent le but ultime pour avoir une chance de sortir de l’école, en plus d’assurer un certain avenir une fois la scolarité terminée. C’est donc, également, une question de classes sociales. Et même si les choses sont moins franches que dans un Battle Royal pur et dur, certains élèves n’hésiteront pas, pour leur propre survie, à en sacrifier d’autres.


Dans tout cela, El est une grande solitaire. Élevée loin des enclaves par sa mère, rejetée par le reste de sa famille à cause d’une prophétie, elle n’appartient à aucun groupe et s’en satisfait très bien. Pourtant, son chemin va croiser celui d’Orion, jeune élève populaire qui passe le plus clair de son temps à essayer de sauver les autres, y compris El, ce qui l’énerve au plus haut point. D’autant plus que l’attitude d’Orion casse la dynamique de l’école : les monstres, n’ayant pas leur tribut occasionnel au cours de l’année, sont affamés…


Ce premier tome d’une série encore en cours en VO est surtout introductif. El est tout d’abord un personnage très renfermé qui passe le plus clair de son temps à critiquer le reste du monde, mais son évolution est intéressante et elle devient finalement attachante. Orion, personnage à la limite du cliché, s’avère plus profond qu’il n’y paraît. Quant à l’école, elle est un personnage à part entière, mystérieux, sombre et imprévisible. Éducation meurtrière est un livre très atmosphérique avec une mise en place redoutablement efficace. Reste à voir si les deux autres tomes de cette trilogie se maintiendront au même niveau !

Le site officiel de l'autrice (en anglais)
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