La princesse au visage de nuit, c’est un roman à mi-chemin
entre enquête policière et fantastique qui nous entraîne dans les
pas d’Hugo. Suite au décès de ses parents, le voilà forcé à
retourner dans son village natal, qu’il a quitté précipitamment
20 ans plus tôt alors qu’il était encore enfant, et où il
n’avait jamais remis les pieds. Ce voyage fait remonter à la
surface ses traumatismes d’enfance, les maltraitances de ses
parents, la disparition soudaine de ses deux amis de l’époque.
Lorsqu’on découvre que la mort de ses parents n’est pas tout à
fait accidentelle, il se met à mener l’enquête avec Anne, une
jeune policière et sœur de Sophie, l’une de ses amies
disparues.
L’ambiance du roman est très réussie :
le petit village, isolé et silencieux, où les ragots vont bon
train, et son château prétendument hanté au cœur de la forêt ;
mais aussi et surtout la résurgence de ces peurs enfantines qui fait
qu’on oscille constamment au bord de l’irréel : la vieille
femme assimilée à une sorcière qui arpente encore les rues, cet
homme gigantesque qu’Hugo identifiait comme un ogre lorsqu’il
était enfant, le vent qui semble murmurer des prénoms, et cette
ombre fantomatique qui hante la forêt. Et il y a également la légende
de la princesse au visage de nuit, qu’on prétend morte depuis des
centaines d’années, et qui revient selon certaines circonstances
pour exaucer les vœux ou emporter les enfants avec elle.
De la
nuit où ses deux amis ont disparu, Hugo n’a aucun souvenir. Le
roman alterne en fait entre flash-backs de l’époque – qui
viendront éclairer le lecteur au fur et à mesure – et passages de
la vie présente, entre l’enquête menée dans le village et les
quelques retours d’Hugo à sa vie parisienne agitée - l’occasion
de renforcer par contraste la vie isolée au village. Si certains
personnages sont peut-être trop peu contrastés, la plupart ont
leurs blessures qui permettent d’aborder une foultitude de thèmes
sensibles : maltraitances et abus, alcoolisme et dépendance,
troubles mentaux… Vous voilà prévenus !
Le style
de David Bry est très fluide, et les chapitres relativement courts :
le roman se lit tout seul, et l’habileté de l’auteur dans le
déroulement de l’intrigue fait de La princesse au visage de
nuit un véritable page turner. En somme, une très belle
réussite !
La princesse au visage de nuit - David bry
Éditions de l'Homme sans nom - 280 pages, 19.90€
Pocket - 360 pages, 7.95€
La page facebook de l'auteur
Les premières pages sur le site de l'éditeur
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