Notre actu

Nos conseils de lecture

La femme murée, Fabienne Juhel


J’ai tout aimé dans ce roman  ! Le portrait poignant d’une femme meurtrie qui garde son mystère, la   construction du roman  qui bâtit chapitre après chapitre les 4 murs de la maison de Jeanne et le style  parfois intime, parfois lointain comme le ressac de la mer qui garde le souvenir de Jeanne Devidal.
Jeanne et sa  maison de bric et de broc ont réellement existé sur la côte bretonne de Saint-Lunaire. Je viens d’apprendre son existence grâce à ce très beau texte de Fabienne Juhel qui respire la vénération devant la vie et l’œuvre de Jeanne .
Les 4 murs de la maison de Jeanne  grandissent au rythme des 4 points cardinaux de sa vie. L’exode pendant la guerre, son arrestation et les tortures par électrochocs,  son enfance, sa vie d’avant la guerre si brève et sa vie d’après qui garde le secret de ces années noires.  Fabienne Juhel a la délicatesse de respecter le silence de Jeanne et son texte ne dévoile rien d’autre que ce que Jeanne nous a légué : « c’est une maison de mots ». Il y a beaucoup  de poésie dans ce texte, et c’est ce qui me plaît énormément comme dans tous les ouvrages de Fabienne Juhel.

Je suis moi-même toute retournée! Je regrette de n’avoir pas rencontrée Jeanne ni vu  sa maison  mais en lisant ce livre,  j’étais là-bas à  travers le regard et la voix de l’auteure. Je voyais ce petit bout de femme, la tête penchée, marchant inlassablement, jour après jour, et  recueillir après les marées toutes  sortes de petits objets rendus par la mer. Une glaneuse de la mer qui ramasse bouts de bois, filets de pêche,cageots, autant d’objets pour colmater, fermer, obstruer le moindre trou, le plus petit courant d’air. Reconstruire pour guérir et se protéger. Un toit, quatre murs pour enfouir les blessures et  ranimer au cœur des pierres chaudes les souvenirs les plus heureux.


Régine

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Bottom Ad [Post Page]